Questions/réponses 1

 

Le Prophète n’a jamais interdit les Tarawhir, il a simplement dit : « Je crains que cela devienne pour vous une obligation que vous ne pourrez accomplir, et puisque le Prophète est mort, cela ne peut plus devenir une obligation. »

Faux ! Se limiter à la lecture de ce hadith, est, soit une erreur, soit une tentative de manipulation. Pourquoi ? Parce que ce hadith est amputé. En effet, lorsqu’on lit correctement le livre de Boukhari et celui de Mouslim, on peut constater qu’il y est écrit ceci :

« Ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » Mais encore : « Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. »

« L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. »

Ce qui prouve parfaitement bien, que le hadith, cité dans la question 1 est incomplet, et donc invalide. De plus, nous savons que les compagnons, sur ordre du Prophète, ont cessé de se réunir dans la mosquée et cela, jusqu'à ce que Omar fasse ce que l’on sait. Cela prouve, parfaitement, que le hadith 1 est non seulement valide puisque intégral, mais aussi parce qu’il est le dernier en date.

C’est donc à partir de ce hadith, que l’on doit légiférer, puisque, à l’évidence, parfaitement authentique.

Il est formellement interdit de développer un sujet à partir d’un hadith amputé, abrogé, ou même altéré, etc. parce qu’il est assimilé à un hadith faux. Ainsi, le Prophète n’a pas seulement craint que cette prière ne devienne obligatoire, car à la lecture du hadith intégral, on sait que le Prophète donna l’ordre de ne plus agir ainsi. Et pour celles et ceux qui souhaitent accomplir des prières surérogatoires durant le Ramadan, ou durant tout autre mois de l’année, qu’elles et ils le fassent, mais pas à la mosquée.

Puisque la mosquée n’est pas un lieu d’exhibition.

Exemple de hadith amputé :

1) Suivant Ibn-'Omar l'Envoyé de Dieu a dit : « J'ai reçu l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme. Le jour où ils feront tout cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi, sauf quand l'Islam permettra d'y porter atteinte. Pour le reste ils ne devront de comptes qu'à Dieu[1]. » [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1 » (El Bokhâri) ; Titre II : « De la foi » ; Chapitre XVI : « S'ils se convertissent (les idolâtres), s'ils accomplissent les prières et qu'ils payent la dîme, laissez-les en paix (sourate IX, verset 5) » ; hadith n°1 ; (page 17)]

2) El-Aswad a dit : « L’Envoyé de Dieu a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu. Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi : il ne peut être frappé dans sa personne, dans ses biens, conformément au droit de l’Islam, et c’est Dieu qui se charge de son compte. »

On peut facilement se rendre compte que nous sommes face à deux récits contradictoires. En effet, le récit 1, rapporté par Ibn Omar, nous apprend que le Prophète aurait dit : « J'ai reçu l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme », après quoi : «Le jour où ils feront tout cela, leurs vies et leurs biens seront respectés par moi. »

Alors que le récit numéro 2 rapporté par El-Aswad, nous apprend que le Prophète aurait dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu » après quoi : « Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi. »

Il est bien évident que l’un des deux hadiths est faux, alors qu’ils sont tous deux rapportés par le sahih de Boukhari ! Lorsque je parle de récit faux, je ne parle pas forcément de récit fabriqué de toutes pièces, je qualifie ce hadith de faux car contraire à la vérité et contraire aux pratiques imposées aux musulmans, son application étant un risque d’égarement pour le musulman. Nous constatons que ce hadith n’a pas été purement et simplement inventé, il a bien une origine authentique. Néanmoins, ce hadith a subi les effets du temps. C’est pourquoi il est incomplet. Bien que nous sachions, déjà, que Omar n’avait pas eu connaissance des propos du Prophète, et qu’il argumenta lors de la grande apostasie, en citant, lui aussi, le hadith amputé. Alors, que Abou Bakr, lui, opposa le hadith complet, donc le numéro 1.

Ce n’est que plus tard que Omar reconnut son erreur. (Voir Boukhari entre autres). On peut donc penser que la transmission des paroles du Prophète circulait déjà parfois de façon erronée.

En effet, ou bien le Prophète a dit : « J'ai reçu l'ordre de combattre les gens sans relâche jusqu'à ce qu'ils professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu ; qu'ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme. » Ou bien il a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils confessent qu’il n’y a pas d’autre divinité que Dieu. Celui qui le confesse n’a rien à craindre de moi. » Cependant, et en aucun cas, il n’a pas pu tenir les deux propos à la fois. Il n’a pu tenir les deux propos, dans la mesure où ils se contredisent. Or, et je n’apprendrai rien à personne, un Prophète ne se contredit jamais.

Constatons encore que le hadith numéro 1 comporte trois conditions que le hadith numéro 2 ne mentionne pas, à savoir : Mohamed est l'Envoyé de Dieu, la prière et la Zakat. Alors que pour le hadith numéro 2 l’attestation de foi suffit pour être épargné, on ne peut en aucun cas appliquer les deux hadiths sans tomber dans la contradiction. Alors, le Prophète a-t-il reçu l’ordre de combattre les fidèles jusqu'à ce qu’ils : « professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu », ou bien a-t-il reçu l’ordre de les combattre jusqu'à ce qu’ils : «professent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mohamed est l'Envoyé de Dieu, qu’ils accomplissent la prière et qu'ils payent la dîme » !

Après investigation, on a découvert que le hadith numéro 2 est faux, puisque amputé. Ce hadith contredit le Coran. En effet, nous avons pu authentifier le récit rapporté par Ibn Omar par le Coran.

« Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salât et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux», «Mais s’ils se repentent, accomplissent la Salât et acquittent la Zakat, ils deviendront vos frères en religion. Nous exposons intelligiblement les versets pour des gens qui savent. »

Le récit numéro 2 est donc faux, car amputé, non seulement ce hadith est infirmé par le Coran, qui comme on le voit comporte les conditions similaires au hadith numéro 1, mais aussi parce qu’il contredit les événements historiques liés à la propagation de l’Islam. En définitive, on peut considérer sans l’ombre d’un doute que le hadith numéro 2 est faux et qu’il faut donc l’isoler des documents pratiques. Il contredit très clairement le Coran. Alors que le hadith numéro 1 est authentifié par le Coran, ainsi que les différents événements historiques liés à ce sujet. Je pourrais vous citer des dizaines de hadiths amputés.

C’est pour cette raison que l’on ne doit jamais fonder son point de vue sur un hadith amputé pas plus que l’on ne doit fonder son point de vue sur un hadith altéré, abrogé, etc.

Le hadith suivant est sans aucun doute possible amputé :

Aïcha, la mère des croyants, rapporte que : « L’Envoyé de Dieu, une certaine nuit, pria dans la mosquée. Quelques fidèles firent la même prière. La nuit suivante, il renouvela cette prière et les fidèles (qui l’imitèrent) devinrent plus nombreux et se rendirent en grand nombre à la mosquée la troisième et la quatrième nuit, bien que l’Envoyé de Dieu ne se rendît plus auprès d’eux. Le lendemain (de la quatrième nuit), il me dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous, c’est que j’ai craint que cela ne vous parût une obligation[2]. » Ce récit se déroule pendant le Ramadan.

Le hadith intégral étant celui-ci :

Zaïd ben Tsâbit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre, ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique[3]. »

Pourquoi celui-ci ? Parce que nous savons avec certitude que les compagnons avaient mis un terme à leur démarche. Et si les compagnons ont mis un terme à leur démarche, c’est sans nul doute qu’un ordre leur a été donné. Et qui d’autre, sinon le Prophète, aurait pu mettre un terme aussi radicalement à leur démarche ? De plus, qui d’autre sinon le Prophète, aurait-il pu dire : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique » !

Ces paroles sont bel et bien, et sans aucun doute possible, celles du Prophète. Ou bien, peut-on alors penser, que ces paroles proviennent d’une autre personne que celle du Prophète ! Propos que l’on aurait inventés et que l’on aurait ensuite, sournoisement, introduits à la suite du hadith amputé… !!! Pure fiction ! En définitive, si l’on reconnaît que ces propos sont bien ceux du Prophète, pourquoi alors ne les respectons-nous pas ! Peut-on penser que ces propos on été abrogés ? Bien sûr que non, puisque nous savons que : « Quand le Prophète mourut, les choses étaient ainsi et elles continuèrent de la même manière sous le Califat de Abou Bakr et jusqu’au début du Califat d’Omar[4]»

En conséquence de quoi, cet argument est donc irrecevable.

Permettez-moi de poursuivre.


[1] [Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1 » (El Bokhâri) ; Titre II : « De la foi » ; Chapitre XVI : « S'ils se convertissent (les idolâtres), s'ils accomplissent les prières et qu'ils payent la dîme, laissez-les en paix (sourate IX, verset 5) » ; hadith n°1 ; (page 17)]

[2]Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokhâri ; Titre XIX : «De la prière nocturne» ; Chapitre V : «Le Prophète engageait vivement à prier la nuit et à faire des prières surérogatoires, sans les imposer»; hadith n°4 ; (page 367).

[3] Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 4» El Bokhâri ;Titre LXXVIII: «De l’éducation» ; Chapitre LXXV : «De la colère et de la sévérité qui sont permises quand il s’agit des ordres de Dieu»; hadith n°5; (page 178).

[4] Sahih Boukhari tome 1.


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